Navires du Commonwealth
Plusieurs des États-nations formant le Commonwealth possèdent leurs propres forces militaires. Dans World of Warships, ils sont cependant regroupés sous un seul étendard, bien qu’ils possèdent chacun une histoire et des traditions maritimes qui leur sont propres.
Ayant vu le jour dans la foulée de la Loi du service naval adoptée par le gouvernement du Premier ministre Sir Wilfrid Laurier, le Service Naval du Canada a été créé comme une force navale distincte appartenant au Canada, qui, en cas de nécessité, pouvait être placée sous commandement britannique. La loi a reçu l’assentiment royal le 4 mai 1910. Composé au départ de deux anciens navires de la Royal Navy, le HMCS Niobe et le HMCS Rainbow, le service a obtenu le 29 août 1911 l’accord du roi George V pour être renommé Marine Royale Canadienne, ou Royal Canadian Navy en anglais.
Durant les premières années de la Première Guerre mondiale, les forces navales de la Marine Royale Canadienne, alors composées de six navires puis renforcées en 1915 par un septième bâtiment, le HMCS Shearwater, ont patrouillé le long des côtes est et ouest de l’Amérique du Nord afin d’endiguer la menace allemande. Peu avant la fin de la guerre en 1918, le Service aéronaval de la Marine Royale Canadienne a été créé dans le but de contrer les opérations des sous-marins allemands. Ce service a toutefois été dissous après l’armistice du 11 novembre.
Après la guerre, la Marine Royale Canadienne a repris certaines responsabilités attribuées au service maritime du ministère des Transports, et a progressivement élargi sa flotte, dont les premiers navires conçus exclusivement pour la marine ont été mis en service en 1932. Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, la marine canadienne comptait 11 navires de guerre, 145 officiers et 1 674 hommes. Durant la guerre, la Marine Royale Canadienne s’est considérablement agrandie pour se voir finalement attribuer la charge du théâtre de guerre de l’Atlantique Nord-Ouest. À la fin de la guerre, la Marine Royale Canadienne, forte de plus de 900 navires et 375 bâtiments de guerre, était la cinquième marine mondiale, après l’US Navy, la Royal Navy, la Marine Impériale du Japon, et la Marine soviétique. Durant la bataille de l’Atlantique, la marine canadienne a coulé 31 sous-marins allemands et a coulé ou capturé 42 navires ennemis, tout en menant à bien 25 343 traversées commerciales de l’Atlantique. La guerre lui a coûté 24 navires et 1 797 marins.
En 1940 et 1941, le projet de la Réserve navale de la marine de former les membres du club nautique a débouché sur le premier système centralisé d’enregistrement.
Entre 1950 et 1955, pendant la guerre de Corée, des destroyers canadiens ont maintenu une présence au large de la péninsule coréenne, procédant à des bombardements côtiers et menant des opérations d’interdiction maritime. Durant la guerre froide, la marine canadienne a développé ses capacités de lutte anti-sous-marine pour contrer la menace soviétique grandissante. Dans les années 1960, la Marine royale canadienne a mis hors service la plus grande partie de sa flotte datant de la Seconde Guerre mondiale pour élargir ses capacités de lutte-sous-marine en faisant l’acquisition du Sikorsky CH-124 Sea King, devenant ainsi un pionnier de l’utilisation de grands hélicoptères navals à bord de petits navires. À cette époque, le Canada possédait également un porte-avions, le HMCS Bonaventure, qui exploitait des chasseurs à réaction McDonnell F2H Banshee jusqu’en 1962, ainsi que de nombreux autres appareils de lutte anti-sous-marine.
Sa population étant répandue tout le long de ses côtes, l’Australie a dépendu pendant plus d’un siècle d’unités détachées de la Royal Navy pour assurer sa défense maritime. Cet accord a subsisté jusqu’en 1909, lorsque des négociations ont débuté pour attribuer à l’Australie une unité navale qui lui était propre. L’amirauté britannique et le gouvernement australien sont tombés d’accord pour que l’Australie achète une “flotte” composée de six destroyers, trois croiseurs, trois sous-marins, différents navires auxiliaires, et un croiseur de bataille. Les deux premiers navires, le HMAS Yarra et le HMAS Parramatta, ont atteint les eaux australiennes en novembre 1910, et, le 10 juillet 1911, le roi George V a accordé aux Forces navales du Commonwealth le titre de Marine Royale Australienne, ou Royal Australian Navy en anglais. En 1913, la flotte au complet, dirigée par le croiseur de bataille HMAS Australia, est entrée dans le port de Sydney pour la première fois.
La marine australienne est montée au front durant la Première Guerre mondiale, apportant son soutien aux débarquements australiens lors de l’invasion des colonies allemandes de Nouvelle-Guinée et combattant la marine ottomane en mer de Marmara pendant la campagne de Gallipoli. Le HMAS Sydney a affronté seul, et vaincu, le SMS Emden au milieu de l’océan Indien, offrant à la marine australienne sa première victoire maritime, et le HMAS Australia a, pour sa part, participé à la bataille du Jutland. Après la guerre, la marine australienne, à l’instar de la plupart des autres marines du monde, s’est vue contrainte de procéder à des changements en raison du traité naval de Washington de 1922. Elle a été obligée de démanteler son unique croiseur de bataille, mais, en contrepartie, a acquis plusieurs sous-marins et destroyers d’avant guerre.
Pendant l’entre-deux-guerres, la Marine Royale Australienne a ferraillé ses navires trop vieux pour acquérir de nouveaux croiseurs légers et croiseurs lourds, sous-marins, destroyers et un porte-hydravions. Bien que diminuée par les programmes de désarmement imputables à l'économie chancelante et l’environnement politique instable, la marine australienne s’est mobilisée une fois de plus pour entrer dans la Seconde Guerre mondiale. Au cours de l’année 1940, elle s’est distinguée en mer Méditerranée grâce aux destroyers de sa célèbre “flotille de ferraille” (Scrap Iron Flotilla). Lorsque la guerre a éclaté dans l’océan Pacifique et que les navires ennemies rôdaient dans ses eaux, la flotte australienne est revenue défendre ses côtes contre l’envahisseur japonais qui s’était approché jusque dans la mer de Corail.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la marine australienne a participé à de nombreuses opérations, allant du théâtre de guerre coréen au Timor oriental. Elle s’est focalisée sur la protection des intérêts australiens dans la région du Pacifique Sud-Ouest et des actions de maintien de la paix grâce à sa flotte moderne composée de 50 navires, destroyers, frégates, sous-marins et navires auxiliaires confondus.
À l’instar de leur voisin se trouvant de l’autre côté de la mer de Tasman, la Nouvelle-Zélande a été protégée par la Royal Navy depuis sa création jusque dans le courant du XXe siècle. Les Néo-Zélandais ont participé activement à la défense de leur pays, mettant à disposition des divisions de la Royal Navy auxquelles ils étaient assignées des torpilleurs équipés de torpilles portées, ainsi que tous les fonds disponibles pour la construction du croiseur de bataille de la classe Indefatigable, le HMS New Zealand, entré au service de sa Majesté en 1911. Le navire a servi pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale, combattant dans la baie de Heligoland, au Dogger Bank et dans la bataille du Jutland.
Les forces navales de la Nouvelle-Zélande étaient au départ organisées selon la Loi sur la défense navale de 1913, puis connues à partir de 1921 sous le nom de Division néo-zélandaise de la Royal Navy. Cette division était principalement constituée de croiseurs et de navires légers, notamment le HMS Leander, le HMS Achilles et deux croiseurs de la classe Danae. Aux prémices de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, la Nouvelle-Zélande s’est jointe au reste de l’Empire britannique pour déclarer la guerre à l’Allemagne. Reconnaissant que la Division néo-zélandaise affichait alors déjà une indépendance et une autonomie considérables, le roi George V l’a baptisé Marine Royale Néo-Zélandaise, ou Royal New Zealand Navy en anglais, le 1er octobre 1941. La marine néo-zélandaise s’est battue, et a subi des pertes, au cours d’opérations menées à la fois sur les océans Atlantique et Pacifique ainsi que dans la mer Méditerranée.