Navires de l'Italie

Durant l’entre-deux-guerres, l’évolution de la politique mondiale a obligé une fois de plus la Regia Marina à choisir la doctrine qui devait devenir la ligne directrice du développement de ses navires de guerre. En concluant que la France serait son adversaire le plus probable, la Regia Marina a mis l’accent sur la vitesse et le combat à longue distance. Parallèlement, elle a entrepris de moderniser sa flotte de dreadnoughts datant de la Première Guerre mondiale, en bâtissant les cuirassés de la classe Littorio ainsi qu’un grand nombre de destroyers, de sous-marins et de croiseurs, dont ceux de la classe Zara, les croiseurs lourds les mieux blindés jamais construits avant l’apparition des croiseurs américains de la classe Des Moines, presque 20 ans plus tard. Bien qu’étant la quatrième plus importante marine du monde à son entrée dans la Seconde Guerre mondiale, la Regia Marina a néanmoins eu du mal à s’imposer dans la Méditerranée contre les marines française et britannique. Les navires de la Regia Marina étaient armés de canons possédant une grande portée et équipés d’excellents système de conduite de tir, mais, en raison de l’absence de radar et de sonar, ils ont été relégués au rang de "flotte de beau temps", s’en remettant entièrement à l’acquisition visuelle des cibles, ce qui les plaçait en position extrêmement défavorable lors des affrontements par temps couvert ou de nuit. Conscients de leur incapacité à remplacer les pertes subies, les commandants de la marine étaient obligés de consulter le quartier général avant quasiment chaque engagement, gaspillant par la même occasion un temps précieux sans pouvoir exploiter le moindre avantage contre leurs ennemis. En partant du principe que la marine italienne n’interviendrait qu’en mer Méditerranée près de la péninsule italienne, aucune ressource n’a été allouée au développement et à la construction d’une aviation navale. En dépit de toutes ces difficultés, la Regia Marina était réputée pour ses navires de bonne conception et ses marins bien formés. Elle a démontré sa bravoure en infligeant d’importants dégâts aux cuirassés HMS Queen Elizabeth et HMS Valiant après la bataille de Taranto, et en combattant la Royal Navy, un adversaire expérimenté possédant un avantage numérique et technologique gigantesque, luttant bec et ongles pour garder le contrôle de la mer Méditerranée pendant trois longues années, jusqu’à l’Armistice en 1943. Deux ans plus tard, lorsque la guerre a pris fin en mai 1945, les unités de la Regia Marina qui ont survécu ont été démantelées, saisies ou détenues dans les différents ports alliés.